lundi 23 avril 2007

E-censure : faites attention avant de publier sur la toile !

Un militant d'opposition arrêté pour un article publié sur Internet.

Reporters sans frontières condamne l'arrestation d'Andrei Kilmau, le 3 avril 2007, accusé "d'incitation au renversement du régime" au moyen d'un article publié sur Internet. L'organisation s'inquiète par ailleurs du projet de loi d'un comité parlementaire demandant l'enregistrement de toutes les publications en ligne.

Reporters sans frontières reconnaît que certains propos tenus par l'activiste sont extrêmes, mais l'organisation rappelle qu'elle est opposée à toute condamnation à une peine de prison pour délit de presse ou d'opinion. « C'est la première fois au Belarus qu'un opposant est arrêté pour un texte publié sur Net. Le gouvernement utilise l'accusation 'd'incitation au renversement du régime' pour faire taire une voix dissidente.

L'arrestation d'Andrei Kilmau témoigne du contrôle quasi absolu exercé par les autorités sur l'information dans le pays. Nous craignons par ailleurs que l'enregistrement des sites Internet auprès des autorités accentue encore la pression sur les publications indépendantes, notamment les blogs, poussant leurs responsables à l'autocensure », a déclaré l'organisation.

L'écrivain et activiste politique Andrei Kilmau a publié, le 25 janvier 2007, sur le site de l'Union pour un parti civique, un article dans lequel il réfléchissait aux différents moyens de changer le système politique biélorusse et attaquait très durement le président Lukachenko.

Il est poursuivi sur la base de l'article 361 du code pénal qui prévoit une condamnation pour tout « appel à la subversion, au changement du système constitutionnel de la République biélorusse ou aux crimes contre l'Etat, appels publics à une prise de pouvoir violente ou au changement du système constitutionnel de la République biélorusse, trahison, acte terroriste, sabotage ou distribution de messages contenant de telles incitations au travers des médias ». Il risque jusqu'à 5 ans de prison. L'écrivain a déjà fait plusieurs séjours en prison pour son engagement politique. Il a notamment passé un an et demi enfermé entre 2005 et 2006 pour avoir organisé une manifestation contre le gouvernement.

L'association de défense des droits des journalistes (BAJ), a mis en garde lors d'une conférence de presse tenue le 12 avril 2007, contre un projet de loi sur l'Information, l'informatique et la protection de l'information, proposé par un comité parlementaire. Ce texte suggère notamment de mettre en place un système d'enregistrement auprès des autorités de tous les médias, y compris les publications en ligne. Il n'a pas encore été précisé si cet enregistrement serait obligatoire ou seulement recommandé.

Néanmoins, une telle législation est particulièrement inquiétante dans un pays comme le Belarus qui figure sur la liste des « 13 ennemis d'Internet » de Reporters sans frontières. (RSF/Bureau Internet et libertés).

Neuf ans de prison pour avoir voulu diffuser des articles sur Internet.

L'un des fils de la célèbre militante ouïgoure Rebiya Kadeer, Ablikim Abdiriyim, a été condamné par une cour du Xinjiang (nord-ouest), le 17 avril 2007, à neuf de prison pour avoir diffusé des articles "sécessionnistes" sur Internet. Selon l'agence de presse officielle chinoise Xinhua, le verdict indique que les articles incriminés avaient été envoyés par le jeune activiste au webmaster du service ouïghour de Yahoo.com. Il semble toutefois que le portail américain ne propose pas de contenus dans cette langue.

"C'est le troisième enfant de Rebiya Kadeer, actuellement réfugiée aux Etats-unis, qui est emprisonné après une parodie de procès. Ablikim Abdiriyim n'a fait qu'exprimer ses opinions sur la Toile. Une condamnation aussi lourde est honteuse et représentative de la répression brutale dont est victime la minorité ouïghoure en Chine. Le 18 avril, nous avons contacté un responsable de Yahoo ! par téléphone, qui a affirmé engager immédiatement une enquête sur cette affaire", a déclaré Reporters sans frontières.

Selon l'agence officielle chinoise Xinhua, Ablikim Abdiriyim est accusé d'avoir tenté de publier deux articles, "La lutte pour l'indépendance" et "Les problèmes à connaître et les interdits du Jihad", qu'il avait téléchargés sur Internet. Elle indique que, selon le verdict, ces articles donnaient une mauvaise image des "droits de l'homme et des politiques ethniques en Chine".

Toujours selon cette agence de presse, entièrement contrôlée par les autorités, les webmaster du service ouïgour de Yahoo.com. Joint par Reporters sans frontières, Alaim Seytoff, un proche de la mère du jeune activiste, Rebiya Kadeer, a déclaré : "Yahoo ! n'a pas de page en ouïgour. Nous ne sommes pas au courant de ces articles et cette affaire nous semble montée de toutes pièces. De toute façon, depuis l'arrestation d'Ablikim, en juin 2006, personne n'a pu le voir et nous n'avons pas accès à son dossier d'accusation. Peut-être que ces textes n'ont jamais existé et que les autorités cherchent simplement à justifier une condamnation arbitraire. Cette sentence a un objectif très clair : on veut faire taire Rebiya Kadeer et lui faire cesser toute activité politique." (RSf/Bureau Internet et libertés)

Source : Zataz

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